dimanche 25 septembre 2016

Pilule bleu ou la pilule rouge?

« Choisis la pilule bleue et tout s’arrête, après tu pourras faire de beaux rêves et penser ce que tu veux. Choisis la pilule rouge: tu restes au Pays des Merveilles et on descend avec le lapin blanc au fond du gouffre. »

~Morpheus (The Matrix)
Si vous connaissez la citation ci-dessus vous devriez savoir exactement sur quel film porte mon article. Si vous n’avez pas la moindre idée, il s’agit de l’important film The Matrix produit en 1999 par les Wachowski. En effet, selon plusieurs ce film serrait un film culte du 21e siècle et je suis bien d’accord avec eux!
Au début du film, nous suivons la vie bien ordinaire de Thomas qui ne semble avoir rien d’exceptionnel à l’exception de son talent de pirate informatique. Il se cache sous le nom de Néo lorsqu’il  «hack[1]». Son univers va totalement être bousculé lorsqu’il fera la rencontre de Morpheus et sa bande qui lui révéleront la vérité : le monde où il vit n’existe pas. En effet, Néo découvrira qu’il appartient à un univers virtuel créé par des robots et c’est à ce moment que la guerre pour l’humanité commencera.

Outre l’excellente histoire inspirée par les œuvres d’Alice au pays des merveilles par Carroll et du texte Malin Génie  écrit par Descartes, ce film est spectaculaire pour tout ce qui englobe les images : la qualité de ses champs, ses plans, ses angles et ses mouvements ainsi que ses effets visuels. Nous verrons dans les prochaines lignes certains exemples que d’autant plus, je vous expliquerai. À noter que la liste est organisée dans l’ordre d’apparition de ces effets\ prises de vue dans le film.

La caméra à l’épaule
Ce mouvement de caméra est employé lorsque le caméraman doit suivre l’action. Par conséquent, la caméra n’est pas fixe sur un support, mais est supportée par celui qui suit l’acteur dans sa course. Par exemple, dès le début du film, lorsque Trinity (femme faisant partie de la bande à Morpheus) se sauve de la police, on peut voir pendant un court moment une scène de caméra à l’épaule.

Le travelling
C’est encore un mouvement de caméra comme celui plus haut, cependant, ce dernier est sur un support fixe et est bougé par des rails ou n’importe quoi pouvant être fixe. On l’emploie pour se rapprocher, s’éloigner, se déplacer ou encore tourner autour d’un sujet. On peut le voir dans le film lorsque Néo doit «suivre le lapin blanc » et qu’il aperçoit un tatou sur l’épaule de la fille qui lui parle en forme de lapin.

L’insert ou le très gros plan
Celui-ci est un plan, ce qu’il veut dire une prise de vue, à quelle échelle est l’image. Or, l’insert lui consiste une image très rapprochée de son sujet. Par exemple, une fois que le travelling avant fait sur le lapin est terminé, on peut dire que la finale est un très gros plan. Cela permet de captiver l’attention de l’auditoire.

Le champ-contre-champ
On utilise cette technique pour filmer un dialogue entre 2 personnes généralement. On filme à tour de rôle le personnage qui parle. Pour bien comprendre ce que c’est, il vous suffit de regarder lorsque Néo est interrogé par l’agent Smith dans une sorte de commissariat après avoir échoué à son invasion orchestrée par Morpheus.
                                                                                       
Overhead shot
Cette vue, comme son nom l’indique, est lorsque la caméra est placée au-dessus de la tête d’un personnage. On peut s’en servir pour monter l’impuissance ou la petitesse d’un personnage, comme lorsque Néo va rencontrer Morpheus, en entrant dans le bâtiment, c’est la vue que nous avons du personnage principal.

L’effet du reflet
Quand Morpheus parle pour la première fois à Néo et que nous ne voyons ce dernier que par le reflet des lunettes. C’est ce qu’on appelle l’effet du reflet puisque grâce au reflet, on arrive à voir ce qu’il y a en dehors du champ. Cette technique est intéressante et propose parfois une variante au champ-contre-champ.

La vue contre-plongée
Cette vue sert à faire paraître les choses plus grande, plus puissante et plus imposante. Dans le film, nous n’avons qu’à observé certains passages de bataille ou très souvent, Néo et Trinity sont montrés en contre plongé grâce à leurs talents impressionnants (exemple de temps 1h38min.)

Le gros plan
C’est lorsque le visage du personnage occupe une majorité du champ. C’est exactement ce plan lorsque Trinity embrasse Néo vers la fin.

Le plan rapproché taille
Son nom l’explique plutôt bien, c’est lorsque l’on voit de la taille jusqu’au-dessus de la tête du personnage. Dans le film, c’est entre autres lorsque Néo fait exploser un agent Smith de l’intérieur (il faut voir le film pour pleinement comprendre cet exemple).

Bien sûr, ici apparaît qu’une liste subjective du langage cinématographique. J’en omets certains comme les panoramiques, les plans subjectifs, les profondeurs de champ et j’en passe. Certains rares réalisateurs s’en approprient un en particulier, comme Spielberg, un As des hors champ : l’art de nous montrer le personnage ébloui par quelque chose sans nous montrer ce quelque chose. Pour en revenir à The Matrix, c’est réalisateur, les Wachowski ont totalement créé une nouvelle prise de vue, celle du Bullet time. Je vous la glisse en lien à la fin de cet article, c’est assez impressionnant.
En fait, je vous conseille fortement de visionner ce (à mon avis) chef-d’œuvre du cinéma. Quoiqu’il ait été mis sur les écrans en 1999, l’histoire de ce film ne peut être désuète. Les effets visuels sont impressionnants et encore plus si on se replonge à l’époque de la réalisation. Les personnages sont accrochants et leurs scènes d’arts martiaux étonnantes. Sans oublier que le concept d’inspiration d’Alice au pays des merveilles très visible au début du film me fascine. Les Wachowski ont beaucoup de talent et ont réussi à inclure cette trilogie (parce qu’en effet, il y a 2 autres films tout aussi flamboyants) dans les grandes œuvres du cinéma.





[1] Pirate de manière informatique

lundi 19 septembre 2016

Où est Charlie?

Charlie Chaplin, qui ne connaît pas ce nom? Le nom d'un si grand acteur, compositeur, scénariste, producteur et réalisateur. Bref d'un des plus grands dans l'univers du cinéma. Il nous suffit de penser aux films «The kid» en 1921, «Woman of Paris» en 1923, «The gold rush» en 1925, «The circus» en 1928, «City light» en 1931 et je passe par-dessus les films qu'il fera lors de la venue du parlant. 

Il ne va sans dire que le style à Chaplin est unique comme sa personne elle-même, cependant cela reste ni plus ni moins que du burlesque. Burlesque vient du terme italien «burla» qui signifie «plaisanterie». Ce type de film propose à son auditoire beaucoup de gags que nous pourrions trouver stupides, voir même désuets de nos jours, mais qui étaient très populaires à l'époque. Nous reviendrons à ses caractéristiques un peu plus tard.

Regardons un peu plus sur le talent de scénariste et de réalisateur à Chaplin. Le film «City light», nommé en français «Les lumières de la ville». L'histoire met en scène le célèbre personnage Charlot, qui ,n'ayant pas un sous, tombe, en amour avec une pauvre marchande de fleurs aveugle. De nombreuses péripéties lui arriveront tout au long de l'histoire. Par exemple, il sauvera du suicide un riche homme d'affaires qui vient de divorcer avec sa femme et deviendra son camarade de beuverie. Ensuite, cet homme ne le reconnaîtra que lorsqu'il sera ivre, mais il l'aidera quand même à atteindre son but ultime, soit récolter assez de fonds pour que son bel amour puisse se faire opérer et ainsi retrouver la vue, mais à quel prix? Je vous invite à l'écouter pour le savoir :)
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Pour en revenir au burlesque, je vais vous mentionner quelques gags que l'on retrouve dans «City light» qui fait en sorte que ce soit un film clairement de ce style. En fait, dès les premiers instants du film, on est en présence d'un des grands aspects du burlesque, soit un «slapstick». Cela constitue une série de farces visuelles rapides. Dans le film, il s'agit de Charlot qui se réveille assis sur une statue et n'arrête pas de se prendre les pieds dans celle-ci. Ensuite, il y a aussi lorsque Charlot mange une guirlande au lieu d'un spaghetti durant un souper dans un club en compagnie de l'homme d'affaires (à 15 minutes du film), preuve que dans le burlesque, on utilise parfois la nourriture pour faire rire. Il nous est possible de remarquer plusieurs effets comiques durant toute l'histoire, comme lorsque l'amoureux avale un sifflet durant une fête (à 30 minutes) et qu'il ne fait qu'importuner quiconque essayant de prendre la parole. La dernière caractéristique que je mentionnerai ici, est celui de la bastonnade lorsque notre personnage principal tente de gagner de l'argent à un tournoi de boxe (à 45 minutes) et que cela se termine en très grande blague pour le public, je vous invite à le constater par vous-même en le visionnant.

Bien sur, il y a d'autres exemples que j'aurais pu mentionner qui auraient été des preuves de burlesque pour ce film. J'aurais même pu continuer avec différentes oeuvres faites par Chaplin ou d'autres réalisateurs, mais en résumé, pour moi, le burlesque a pour but de nous faire rire.

Par rapport à «City light», c'est un film que je vous conseille grandement. Il s'agit du dernier film muet de Chaplin et il est à la hauteur de son talent, celui d'être autant capable de nous émouvoir et de nous faire rire en une fraction de seconde. L'histoire, bien qu'elle soit vielle due à l'âge du film, reste encore charmante: celle de l'amoureux prêt à tout pour celle qu'il aime. Le jeu d'acteur de Chaplin n'est pas non plus à négliger puisque, comme dans tous ses films, il nous offre une performance épatante avec sa gestuelle et il nous fait tout comprendre et ressentir sans un mot. Finalement, je le recommande comme film d'après-midi pluvieux où vous n'avez pas envie de vous casser la tête et simplement passer un bon moment léger.